FABRIQUER UN TAPA DE PAPIER : bande de papier décorative

TAPA?

Qu'est-ce que donc que ça?

Le tapa ou ofin selon les régions du globe est l'ancêtre de nos étoffes modernes, héritage préhistorique, antérieur à l'invention du tissage qui a sans doute voyagé au gré des migrations puisqu'on  retrouve ce buvard-étoffe en Océanie, en Afrique ( notamment dans les forêts tropicales de l'Afrique de l'Ouest, comme en Côte d'Ivoire ou en Ouganda) et en Amérique latine.

 

ATELIER DECORATIF : FABRIQUER UN PETIT TAPA EN PAPIER

 A partir de 5 ans - Durée : de 30min à 1h activité seule

1 Fabriquer des bandes de papier à partir d'une feuille A4 pliée en deux.

2 Choisir les symboles géométriques souhaités dans les photos ci-dessus : symboles des Samoa

3 Tracer le cadre au crayon, et les différents carrés pour reproduire une certaine symétrie.

4 Reproduire au crayon noir, beige, rouge, jaune pour respecter les codes couleurs des tapas

5 Chaque tapa peut être vu individuellement ou bien assemblé pour faire une grande fresque collective

EN SAVOIR PLUS SUR LES TAPAS

MATIERE

Au premier regard, le tapa est une sorte de grand buvard brun, beige ou blanc sur lequel l’on trace ou imprime une multitude de motifs, différents selon leurs origines. Certains modèles sont doux comme de la peau de chamois. Quand ils sont bien travaillés, ils deviennent brillants et solides comme du cuir glacé.

Cette écorce est d'abord récoltée, puis battue pour l'assouplir et l'attendrir. Puis , selon les peuples, les hommes et :ou les femmes impriment des motifs souvent géométriques liés aux coutumes, à leur religion ou aux éléments naturels.

 

ARBRESLe tapa ou ako est un gros arbre tropical sauvage, au feuillage touffu qui pousse naturellement dans les zones forestières et dans la savane arborée de Côte d'Ivoire . Il est très grand, a une écorce de couleur extérieure blanche et très épaisse. Il en existe deux types : le jaune et le blanc. Le jaune est très tendre, plus solide et difficile à couper même séché. Le blanc, quant à lui, est plus facile à couper car il n’est pas aussi tendre que le rouge.

En Océanie, on fabrique le tapa à partir du liber ( la partie interne de l'écorce) de certaines espèces de Moracus, la plus courante est le mûrier « Broussanelia papyrifera ») suivi de l’arbre à pain (« Artocarpus ») et du ficus.

 

HISTOIRE de l'ASIE à l'AFRIQUE

 

Le tapa tiendrait ses origines de l’Asie du Sud-Est et plus spécifiquement de la région du Guangxi en Chine du Sud, à la frontière du Viêt Nam. Les plus anciens battoirs en pierre (le battoir est un instrument servant à battre l’écorce dans le cadre de la fabrication du tapa) mis au jour par les fouilles archéologiques datent de 8 000 ans, soit du Néolithique et ont été découverts dans cette région de la Chine. Lors du grand mouvement migratoire, commencé il y a au moins 3000 ans, les hommes d’Asie du Sud-Est ont apporté avec eux leur savoir-faire ancestral dans le Pacifique, de la Polynésie jusqu'à la Nouvelle-Zélande, Hawaï, l’île de Pâques, et fort probablement en Amérique du Sud.

 

C'est pourquoi dans la région des forêts tropicales , le TAPA autrement appelé OFIN’, OFOIN, BOFOIN, BOFOUAN, PLA  désigne un tissu en écorce de bois battu, utilisé comme tenue vestimentaire dans la société traditionnelle.  Il est uni pour la vie de tous les jours et orné de symboles pour signifier la richesse du propriétaire. Objet ancestral, objet de valeur même pour les temps modernes, le Tapa continu d'intervenir dans les grandes cérémonies initiatiques ou manifestations culturelles.
Les Akans de Côte d'Ivoire s’en servaient pour fabriquer des ceintures, des coiffes et des linceuls, des couvertures ou des rideaux. Aujourd'hui le Tapa est aussi utilisé comme support de travail au même titre que la toile par beaucoup d'artistes plasticiens africains à cause de la résistance et de la solidité de ses fibres organiques.

Le tapa dans le royaume Baganda en Ouganda- Inscrit en 2008  sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

EN OCEANIE

 

Le terme « Tapa » en Océanie trouve son origine à Hawaï et serait une mauvaise transcription du terme « Kapa » (« Ka » : le,celui ; « Pa » :battu) qui voudrait dire celui qui est battu. Ce terme sera généralisé par l’invasion européenne pour désigner les étoffes d’écorces battues décorées.

 

En Polynésie française, les traditions orales attribuent son origine  à la déesse Hina, connue comme la première à avoir battu l’écorce pour en faire un beau tissu blanc. Les fouilles archéologiques menées sur l’île de Huahine dans l’archipel des îles Sous-le-Vent ont confirmé l’ancienneté de la présence de tapa en Polynésie, révélant au grand jour des battoirs en bois datés entre les IXe et XIIIe siècles.

 

Avant l’arrivée des Européens, les tapas remplissaient une fonction utilitaire analogue à celles du tissu. La plupart des tapas étaient peu ou pas décorés ;les pièces décorées étaient le privilège des personnes de haut rang ou présentés à des occasions exceptionnels. C'est en Océanie que cet art à été porté à son paroxysme.
Les tapas ont de nombreuses formes, dimensions et épaisseurs différents selon leur utilité ; ils servent de draps, de paravents, de tapis, de moustiquaires ou encore de vêtements en forme de pagnes.
Ils peuvent éventuellement servir de lacets ou encore de sandales.

A l'arrivée des missionnaires, la fabrication des tapas vestimentaires fut arrêtée au profit des robes mission. En revanche la fabrication à des fins décorative perdure encore.

http://www.ulb.ac.be/soco/matsch/musee/expo/2001/tapas_pan1.html

sources :

Le tapa, étoffe de prestige à travers les âges - Reva Tahiti (Septembre 2017)September 10, 2017  Marina Mourrin

ich unesco.org Université libre de Bruxelles Mathieu Collette et Touda Aitmhamad 2004

attoungblan.net/tapa-ofin-ofoin-bofoin-bofouan-pla-ou-lorigine-du-tissu-moderne/